Johannes Brahms compte parmi les grands compositeurs du XIXe siècle à avoir pratiqué quasiment tous les genres musicaux sans jamais se frotter à l’opéra. « Et si Brahms s’y était tout de même essayé ? » – cette idée a peut-être jailli chez le dramaturge et metteur en scène Klaus Bertisch lorsqu’il s’est attaqué aux Liebesliederwalzer et Neue Liebesliederwalzer de Brahms en compagnie de quatre jeunes chanteurs et chanteuses. Ces deux cycles, composés pour un quatuor de solistes et piano à quatre mains, rassemblent de courts lieder éclectiques sur le thème de l’amour. Deux jeunes femmes et deux jeunes hommes conversent et se défient dans un badinage qui rappelle Così fan tutte de Mozart. Mais Brahms ne précise pas les relations qui existent entre ces jeunes gens – au public de les déceler, guidé par les brefs extraits du roman I promessi sposi [Les Fiancés] d’Alessandro Manzoni sélectionnés par Bertisch.
Pour présenter ces deux cyles à la Monnaie, Klaus Bertisch a sollicité les jeunes talents de la MM Academy, qui fête son dixième anniversaire cette saison. Deux quatuors vocaux se livrent, au rythme de la valse, à un jeu subtil d’attirance et de rejet, de proximité sensuelle et de mise à distance ironique.
